21.10.04

Love etc

Les hommes sont des cons. Ils ont tout l’amour du monde entre leur main et ne font que de se battre. Personne ne veut de la mort, de la guerre, mais les hommes s’efforcent et s’entêtent à se battre pour des morceaux de terre, prétexte de toute leur vanité et de tout l’amour qu’ils n’ont jamais eu. Aimez-vous les uns les autres et c’est tout. Faites l’amour, pas la guerre. Toutes ces phrases devenues bateau et clichées résument à elles seules ce qui ne va pas. Regardez les politiques jouer leurs petits chefs, les présentateurs du journal télé prendre un air grave, les journalistes s’extasier sur leur prose, les regardez philosopher sur des choses « graves », les regarder tous se branler, toujours et encore, sur l’homme et ses fantastiques batailles, politiques ou réelles, regardez les jouer aux hommes, aux petits chefs, au milieu de leur branlette intellectuelle organisée. Si intelllligents, si CONS.

A se branler sur du vide, sur des choses sans importance aucune, sur des trucs si futiles. Et nous on les craint, et se plie, on applaudit parfois. Pourquoi cette violence intellectuelle ? On est tous des terroristes, manipulés par des généraux, par toute une armée de cons, d’humains si cons, et si bêtes parfois. La chose la plus importante de nos vies devrait être celle qui nous fait le plus de bien. Celle à laquelle nous devrions nous consacrer à plein temps. Qu’est ce qui est plus important ? Le chiffre d’affaire du mois comparée à l’année -1, ou l’amour qu’on devrait porter à ses enfants, à sa femme, à soi-même aussi, à tout le monde, à notre chien, notre chat, nos poissons rouges, notre habitat et tout ce qui l’entoure, ce qui l’éclaire, le réchauffe, le fait vivre.
Evidemment, vous allez me dire que le C.A de N comparé à N-1 conditionne le reste, et vous fait vivre. Ne pensez vous pas que ce devrait être l’inverse ? Que le fait d’aimer et d’être aimé devrait vous faire vivre ?

Aujourd’hui on en est réduit à travailler pour acheter de l’amour. Impressionner votre future conquête à coups de billets de banque, gâter vos enfants à base de la dernière console de jeux videos, offrir une belle bague à votre epouse pour la consoler d’être seule le soir, tous les soirs, même en votre présence.
Aujourd’hui tout se monnaye, et la monnaie se gagne en étant mauvais, traitre, menteur, déloyal. L’amour on le gagne par des souffrances infligées aux autres. Notre tranquilité occidentale du week-end auprès de notre douce, on la gagne en semaine en mettant à sac le tiers monde.

Comment voulez-vous déguster ça ? L’amour c’est un truc à plein temps, qui ne se calcule pas, ne s’achète pas. Car vous serez toujours déçu par votre amour quand ils vous a couté toute votre vie de travail. Car vous en voudrez toujours plus pour toutes ces heures de boulots effectuées. Et ne serez jamais contentés. Car ce qui a le plus de valeur au monde est gratuit. L’amour ne s’achète pas.

Et ces gens de prendre des prétextes, histoire de s’évader, de penser à autre chose, de justifier ce manque d’efficacité dans l’art de l’amour, et donc de partir en guerre, de philosopher, de filmer, d’écrire, de jouer à la politique, de se sentir important de parler de choses censées être importantes, alors que ce sont des prétextes vides, et faux. Ils sont impuissants, et le font oublier en faisant leurs guerres. Ils sont impuissants, et exorcisent ces douleurs en construisant des buildings toujours plus hauts et imposants.

Mais à la base, ils sont impuissants car ils ne savent pas aimer et être aimés, car ils ont la trouille de louper ce qu’ils ont payer si cher, car ils ont la trouille de passer autant de temps pour se payer ça, car au fond ils aimeraient avoir le temps de se pencher sur le problème, le temps de profiter de l’amour, mais ça ils ne le savent pas. Car ils sont rongés de soucis, de stress, provoqués par cette quête de l’amour. Car au fond d’eux, ils savent que tout ce qu’ils créent est faux, que tout ce qu’ils ont fait a été vain. Que si c’était à refaire, ils auraient fait autrement, n’auraient pas tout sacrifié pour leur réussite professionnelle. Mais c’était impossible… sans diplôme, pas de travail, sans travail, pas d’argent, sans argent, pas de voiture, pas de nourriture, pas de maison, pas d’amour, pas de vie. Aujourd'hui on privililégie réussite professionelle et performance. Gain personnel et non don de soi. Ce sont des choses complètement opposées et que nous confondons pourtant. Car nous sommes persuadés que notre réussite nous apportera l'amour.
Voila le problème. Alors il faut changer ça.

Pourquoi pas de vie sans amour ? parce que c’est encore la seule chose qui nous fait penser que la vie est belle, c’est cliché mais c’est pourtant la seule réponse à la fameuse question : pourquoi la vie mérite-t-elle d’être vécue, pourquoi la vie mérite t elle d’être sauvée ?
Nous vivons tous inconsciemment pour ça. C'est ce qui nous unit. Mais dans notre société, nombreux sont les bâtons qui frappent nos roues. Notre société n’est pas faite pour aimer, et en aucun cas optimisée pour l’amour. Je ne dis pas que c’est la seule chose qui compte, mais c’est certainement la seule chose susceptible de rassembler positivement les habitants de cette planète. En optimisant pas cette quête, nous risquons l’insatisfaction, la déchéance, et le détournement vers des problèmes prétextes.

Aujourd'hui on apprend pas aux gens à s'aimer. Je connais personne qui se bat pour trouver son amour. Non, en général, on prend ce qu'il y a. Ce qui se présente. Car ça nous fait mal à la gueule de prendre son destin en main. La plupart des gens se choisissent des clones de leur mère qu'ils trompent dès qu'ils peuvent plus les voir en peinture. Mais officiellement, tout va bien. Ca finira en divorce mais on ne sait plus pourquoi. On se choisit des gens de son milieu, qui nous ressemblent le plus possible. C'est pas de l'inceste mais c'est tout comme. On a tellement peur des autres ici. Tellement peur de ce qui pourrait pourtant nous complèter et nous apporter ce qui nous manque tant.

D'autres se font choisir leur femme, à qui l'on impose tout. On lui impose même de se cacher parfois, et on dira même que c'est dieu qui a voulu ça. Et pendant ce temps, on s'éclate, et au moindre bout de peau qui dépasse on la traite de salope.
D'autres décident sous le masque de la vertu qu'il faut pas coucher avant le mariage. Ou bien même, affirment que le célibat et l'amour d'un icone est la voie de la sagesse. Comme si l'avarice était la voie de la générosité.
Non, tout est organisé pour qu'on ne puisse pas choisir. Car choisir, c'est s'exprimer. Et s'exprimer, en amour, c'est le risque de se prendre une veste. C'est le risque de voir étalé au grand jour la petitesse de son sexe, la nullité de son esprit. Et le risque de la voir partir pour un autre.
Aujourd'hui peu de gens savent s'aimer. Se trouver, se quitter, se remettre en question. Tolérer, échanger, apprendre et faire apprendre. Se donner.

L'amour. C'est la seule chose qui fait qu'on est encore toléré par l'existence et on ne se penche toujours pas dessus. On a les boules. Surtout les hommes. Et comme ça nous fait chier de l'admettre, on va faire mumuse, se défouler sur une vie professionelle. Faire des ptites gueguerres. Essayer d'étriper cette chose impalpable qui nous torture en l'incarnant chez un ennemi ordinaire. Le premier qui passe. Combler le vide qui nous aspire en cherchant à accumuler le plus de biens. Je n'ai pas l'amour mais j'ai 3 ferrari et une belle louloute qu'en pensez vous ? Je l'aime, la preuve je lui ai payé ses nouveaux seins ?!
C'est notre société capitaliste. Accumuler, accumuler, toujours plus. Mais l'amour c'est quelque chose d'infini, d'énorme, qui n'a pas de valeur. Trouver l'amour c'est justifier son existence, c'est ne plus avoir peur de rien. Aucun bien, aucune réussite professionelle, rien ne pourra combler le vide si gourmand qu'on s'efforce de remplir avec tout ce qu'on trouve.

Et puis on continuera de se persuader que l'amour rime avec soleil, bikinis, belles gonzesses et voitures décapotables. Le moindre sitcom ou télé réalité vous en convaint. Ca se trouve comme ça. Comme un claquement de doigt. On dit je t'aime en deux secondes et c'est le pied wouah. Et pour vous en persuader on vous appate avec des gourmandises, le sexe. Oui, le sexe, nous en avons tellement besoin. On nous le décline à toutes les sauces. Le moindre reportage, le moindre magazine, qu'il traite de voiture, de bouffe, ou de voyage, fera tout son possible pour vous montrer un bout de téton. Le moindre magazine de 7 à 77 ans trouvera n'importe quel prétexte pour placarder le mot SEXE à la une 12 mois par an. Nous sommes drogués au sexe. Il est notre substitut à l'amour que nous ne trouvons pas. Nous ne le trouvons pas car notre société a besoin de le planquer, de le violer, de le trahir, pour fonctionner.

Les hommes ont pris pour habitude de culpabiliser les femmes, et de justifier ainsi la domination qu'ils leur imposent. Nous les rendons coupables du péché originel. Elles nous auraient apporté la connaissance. Notre nouvelle condition que nous craignons tant. Je me dis que cette condition est nécessaire à la compréhension de l'amour, à son juste accomplissement. Et que le fait de culpabiliser les femmes revient à rejeter l'amour. On préfèrerait être des tocards célibataires plutôt que des apprentis amoureux qui se prennent la tête. Je préfère me dire que l'homme a pris le risque de connaitre cette condition pour pouvoir gouter à l'amour et aux femmes.

Aujourd'hui, on ne sait pas aimer. L'amour, le don de soi. On ne sait pas se donner, car il n'y a rien à donner. On ne sait plus vivre par soi mêmes, on vit pour les autres, on se font dans la masse. On apprend à "aimer" ce qui nous ressemble, à cultiver ce qui parait au détriment de ce qui est. On apprend à aimer notre société uniforme et égoïste. C'est de l'anti-amour qui nous mène à notre perte.
Voila pourquoi on est tous si tristes, si cons. On est mal aimés, insatisfaits, frustrés, on est des impuissants, on est plus ou moins 70 années de vide, de rien, de faux, un simple nombre ayant toujours aspiré à figurer dans une équation qui ne sera donc jamais résolue.

16.9.04

Pince-mi et Pince-moi

L’homme n’a pas le pouvoir. Il ne maitrise pas les événements. Il cherchera toujours des coupables à tous ses maux, car il veut ignorer le vrai coupable. Car reconnaître ce coupable, ce serait reconnaître le fait que l’homme n’a pas le pouvoir. Car ce coupable est aussi le bourreau de l’orgueil humain : le hasard. Or le hasard, c'est Dieu qui veut passer incognito.
L’homme veut le pouvoir à 100%, il ne supporte pas le fait de ressentir ce pouvoir, sans le décider, sans le maitriser. Comme un cheval indomptable, qui saute, se cabre, tape avec ses sabots. Se heurte à l’enclos. L'homme a le vouloir, et pense avoir le pouvoir, car il a la bombe, la cravache, les bottes, et semble tenir les rênes. C’est lui qui peut décider et qui sait diriger le cheval. C'est lui qui monte et qui nourrit. En considérant qu’il n’y a rien au delà de l’enclos, c’est lui qui fait que le cheval existe dans cet enclos.

L’homme veut le pouvoir. Il craint sa condition, il exècre le hasard, il hait dieu, tout en proclamant l’aimer, et croire en lui. Mais il le hait profondément. Il hait les cailloux saillants, il hait les parasites, les guêpes, les araignées, il hait les morsures, le vent, les inondations, il hait les catastrophes, il hait les imprévus. Car l’homme est capable d’imaginer l’inexistence de tous ses maux, et car il est capable de prévoir. Il hait qu’on lui impose ces maux. Qu’on l’angoisse. Mordra-t-il ? Mordra-t-il pas ? L’homme a peur. Il a la conscience du pouvoir, il voit les rênes du pouvoir sous ses yeux, mais ils sont impalpables, il passe au travers. Quelque chose lui échappe.

Pour compenser, pour inéxister sa peur, pour nier sa vulnérabilité, il cherchera le pouvoir. Sur les autres. Pape, banquier, roi, pdg, président, quoi que ce soit. Seul le pouvoir compte. Peu importe la haine, avec le pouvoir, je maitrise ma vie. Quoi de plus ? Encore plus de pouvoir. Après, je ne crains plus dieu. Du moins en ai-je l’illusion. Je semble maitriser tous les aléas autour de moi. Je fais un pied de nez à dieu. J’encule dieu. Je l’encule profondément, d’autant plus quand je file à la messe le dimanche matin. Je l’encule, car deux heures après, je m’empiffre à déjeuner, puis je fais ma sieste devant le grand prix, au chaud, et en sécurité dans mon salon, la ou personne ne peut m’atteindre.
Ces hommes qui ont peur finiront par créer un nouvel ordre mondial, afin de régner sur les faibles. Les forts impliquent les faibles, les faibles expliquent les forts. Les forts ont besoin des faibles, comme dieu a besoin des hommes. Le bien a besoin de mal, le bonheur a besoin de malheur, la richesse a besoin de pauvreté. La joie n’a besoin que d’amour.

L’humanité a perdu dieu, a perdu la vérité. Les puissants et leur société en sont les substituts. Comme tout substitut, il faut en changer. Car l’homme assimile, et il faut évoluer. Jusqu’à la limite, jusqu’à ce que ça ne passe plus. Auquel cas il faut faire croire à un renouveau en forme de purge universelle. Sinon tout se détruit. Avec un peu d’espoir, et un miracle, on peut espérer sortir de ce cycle, et faire embrasser aux hommes la vérité.
Les hommes n’accepteront dieu que si dieu les comprend et inversement. Les hommes accepteront que dieu prennent en charge leur milieu uniquement si ils ont confiance en lui. Uniquement si nous sommes sur la même longueur d’onde, et que celle ci s’avère être la seule possible. Il faut que les hommes aient confiance en dieu, et inversement. Seule une vérité absolue, seule une référence irréfutable, pourrait provoquer un tel changement, et le rejet du « pouvoir » humain. Il faut que l’homme soit rassuré sur son univers, sur sa nature, sur les projets de dieu, sur la mort, sur la souffrance, sur sa vie et ses actes. L’homme a tellement peur de tout foirer. Il se retrouve largué la dedans, avec quelques années de vie, avant de se faire bouffer par des bêtes immondes sous terre. Il se voit lâché la dedans, il sent tout le potentiel, mais n’est maitre de rien. Il subit, il souffre, il angoisse à mort. Et les années passent si vite. Personne ne lui dit quoi faire, personne ne lui donne de mode d’emploi. Pas de plan, pas d’issue de secours, rien du tout. Alors comme tous les autres, on se barricade, et on prend ce qu’on peut, comme dans toute panique, comme dans toute émeute. On pille, on braque, on se bat bec et ongles pour gratter quelques bouts de vie. On se bat, et on tente d’être maitre de notre destin jusqu’au bout. On veut tenir le plus longtemps possible, comme si notre vie était un navire entrain de sombrer. Les plus puissants tentent de gagner la poupe, et se battent pour être les derniers à grappiller une bouffée d’oxygène, une dernière. Et puis lorsqu’on sera tous à l’eau, on se coule, on s’agrippe à ce qu’on peut.
C'est la loi de la jungle, version humanisée. Le plus cruel survit, la peur éloigne le reste.
Seule la vérité changera tout ça.

31.8.04

Bigfoot au Pentagone

Je lis "1984". C’est glauque. J’aime moyen. D’habitude, les bouquins m’emmènent loin. Celui-la, j’ai l’impression qu’il m’entraine ici, la, tout près. Un air de déjà vu. Depuis que j’ai commencé à le lire, je sais pas si c’est un hasard, je peux plus regarder les informations à la télé, ni les écouter à la radio. Chaque onde sonore ou visuelle issue d’un JT semble être une lame de rasoir qui entaille mes oreilles jusqu’à la cervelle. Alors je cherche les informations sur internet. C'est un coup à prendre, se réhabituer à s'informer de manière active, et non pas passivement. Il vaut mieux se fatiguer à chercher de la nourriture saine, que d'être gavé de cochoneries par autrui.
La semaine dernière, j’ai trouvé un site internet fantastique qui résume assez bien mon état d'esprit, qui parle de beaucoup de domaines auxquels j’ai pu m’intéresser ces trois dernières années. J'étais trop content, c'était tellement… improbable !!! Ca fait trois ans que je parcours internet à la recherche d’un site comme ça… Même s'il est loin d'être parfait, et pousse un peu loin dans certains domaines « ésotériques ». Mais l’auteur garde, contrairement aux autres sites qui partent vite en couille, une certaine distance, une objectivité convaincante. Je voulais écrire au webmaster, mais je sais pas quoi lui dire. Merci je crois.

J’ai réellement découvert internet le 11 septembre 2001. Ce truc m’a tellement remué que quelques jours plus tard j'ai commencé à écrire et à m’intéresser à ce qui m’entoure. J’étais tellement scotché par ce qui venait de se passer en direct à la télé, que j’ai passé la nuit sur internet à essayer de comprendre. On parlait déjà de Ben Laden, je voulais savoir qui c’était. Je me suis aussi tout de suite mis en tête que c’était louche. Une impression de déjà-vu. Oswald et JFK, les assassinats de Martin Luther King et Bob Kennedy. On avait le coupable tout de suite et trop facilement, avec des motifs qui tombaient à pic. Comme si on pouvait être incompétent au point de laisser un crime être commis tout en résolvant l'enquête en moins de deux.
Et puis c'est dans la lignée de tous ces incidents bizarres. C’est toujours les types biens, les pacifistes qui attirent trop l'attention ou qui s'approchent trop près du pouvoir, qui meurent dans des circonstances jamais claires, jamais limpides, laissant présumer un complot ou une manipulation de la part d'ordures sans nom. Sans tomber dans la paranoïa, il suffit juste de se poser les bonnes questions et de garder la tête froide pour réaliser que quelque chose cloche.

Sur le moment, je croyais pas au fait que des terroristes puissent piloter un avion de ligne, et surtout le planter sur un building. Ni sur deux. Et encore moins sur trois. J’avais en tête les images du GIGN français faisant un sans faute à Counterstrike sur le tarmac de l’aéroport de Marseille. Et puis aussi le souvenir d’une poubelle explosant à quelques mètres de ma pomme en 1995 place de l’Etoile, faisant un grand boum, beaucoup de peur, et quelques blessés.
Alors je me suis dit, aussi désespérés soient-ils, les terroristes ne peuvent pas être aussi minutieux dans leur folie et atteindre un tel succès. Rien qu'un avion à détourner, un seul, c’est très compliqué, quasi mission impossible, surtout aux USA... imaginons que sur un malentendu, ça peut marcher, ça s'est déjà produit par le passé. Mais quatre en même temps, et les piloter sur des cibles réduites dans un espace aérien protegé, alors la non, no way.
Au premier avion, je pensais c'était un accident. Et puis quand le deuxième se pointe en live, après avoir compris qu'il ne passera pas derrière, au second plan, mais bien à travers la tour... la il y a un soucis, un « system failure » dans ma cervelle. Et puis on renchérit avec le Pentagone. Et puis le bouquet final. La tour qui s’écroule en chute libre. J'avais le cul complètement troué. Et puis la deuxième. On a beau être sceptique, assister à ça en direct ça vous en fout un coup. Un véritable choc. On peut pas croire au complot. On croit ce qu’on voit, ce qu’on ressent. On croit en la soudaine réalité implacable du monde. On est des brindilles face à des tonnes d’acier et de pierre qui s’écroulent devant nos yeux. On est de la merde. On veut bien croire tout ce qu’on nous dira de croire.

Après j'ai passé la nuit sur internet. Et j’ai découvert des fausses prédictions de Nostradamus montées de toute pièce, se propageant à une vitesse éclair sur la toile. Tout ça mêlé à des théories du complot provenant de prophètes du dimanche. C’était énervant. Alors j’ai mis mes doutes au placard. Je me sentais être la seule personne non-divagante à trouver ça louche.
J’ai mis ces attentats sur le compte du désespoir incroyable de ces gens, couplé à l’incompétence absolue du gouvernement américain. Que personne n'a semblé relever, même après avoir encaissé le choc… Ils se sont fait détourner quatre avions, leur administration avait été prévenue longtemps à l’avance, mais personne ne réclame de démission. Là-bas on se fait des procès et on obtient des dommages et interêts en millions pour des cafés trop chaud, mais pas quand le système de défense oublie de prendre au sérieux des menaces terroristes, puis n'intercepte pas quatre avions détournés qui s'écrasent les uns après les autres. Non, cette différence de traitement ne choque personne.
Alors ça a fini de m’énerver. Cette guerre en Irak avec les armes de destruction massive qu’on ne trouverait jamais. D’ailleurs, personne ne réclame leur démission pour ça non plus, on s'en tappe complètement. Tant pis si des jeunes soldats meurent. Et tuent des civils innocents. Putain ils refaisaient la même qu’au Vietnam. Et ceux qui s’opposaient à la guerre, avec éloquence et diplomatie, étaient méprisés, diabolisés. Exactement comme quand on a affaire à une personalité manipulatrice, maniant le chantage et l'intimidation. Ceux qui cachent leur jeu et qui lorsqu’ils sont percés à jour, se défendent en criant très fort, plus fort que vous, pour vous mettre mal à l’aise et vous ôter toute possibilité de riposte. Si t’es pas avec nous t’es contre nous.

Ces enfoirés ont un truc à cacher, c'est certain. Ils subissent un truc horrible mais ne font pas preuve d’humilité. Ils agressent ceux qui ne vont pas dans leur sens ou qui se montrent sceptiques. Ils fustigent la diplomatie et choisisse la démagogie. Ils passent en force de façon bête et méchante. Et ça semble fonctionner.
Alors j’ai régulièrement visité des sites parlant de complot. Et la, gros problème. Les francs maçons, les illuminatis, théories du complot, théories du faux 11 septembre…. Parmi toutes ces théories, personne ne fait dans la mesure... ça tombe souvent dans le new age farfelu, ou l'antisémitisme primaire. Quant au nombre de sites internets qui partent en couille sur les extra-terrestres, c’est effroyable.

Peut-être que ça existe, je m’en fous. Mais c’est comme si un gosse voulait s’informer sur le bisou et qu’on lui donne une video de sexe hardcore. C’est éliminatoire pour le grand public. Personne ne prendra l'attention d'écouter. Ca n’attirera que les gens ultra contestataires, des gens à la recherche d’une contestation quelle qu’elle soit, si possible la plus énorme possible. Des gens qui ont un besoin d’X-Files pour expliquer la situation du monde, des gens qui ne peuvent plus faire dans le subtil. Des assoiffés qui ont besoin de faire un plongeon dans les chutes du Niagara… Moi je veux juste un verre d’eau, et c’est compliqué de faire le tri dans cet océan non potable.

C’est comme si on avait volontairement noyé la vérité. Toutes les vérités. C’est à croire que c’est fait exprès pour discréditer toute tentative d’échappatoire aux manipulations qu’on pourrait nous soumettre. Dès lors on vous traite d’illuminé, de révisionniste ou d’antisémite, dès que vous esquissez un mouvement vers des thèses qui ne corroborent pas avec ce qui est communément accepté. Comme si nos vérités admises étaient si fragiles dans nos esprit que tout écart se devait alors d'être fortement dénoncé. Desfois je me demande aussi si les extra-terrestres ou les religions ne sont pas des inventions pour nous leurrer ?
C'est aussi très facile de sombrer dans la paranoïa ou l’explication miraculeuse. Le miracle c’est la facilité. On a l'explication, la solution tant recherchée, plus vite. La science fait parfois pareil. Les scientifiques semblent s'être perdus dans la physique quantique, devenue incompréhensible. Ils arrivent pas à la faire correspondre à la relativité d’Einstein. Il y a un bug entre l’énorme et le petit. Les lois correspondent pas. Alors ils vont chercher des particules qui n’existent pas pour corroborer leurs théories. Le Boson de Higgs est leur petit bonhomme vert…

Peut-être que ça me vaudra de me faire enlever par E.T, mais… dans les années 40, 50, 60, certes... au 21e siècle, on a tous des appareils photo numériques, des caméscopes, maintenant des téléphones appareils photo, et y’a pas un pékin qui soit capable de prendre une photo correcte de soucoupe volante ?! C’est comme la fameuse vidéo de Bigfoot vous l’avez vue ?! Il suffit de filmer avec la tremblote un pote en peignoir dans son jardin et on a vu le yéti.
A contrario, il y en a qui critiquent violemment les sceptiques du 11 septembre. Cette fois je ne comprends pas le manque de clarté d’un évènement filmé sous tous les angles. Car là, nous avons un maximum d’images. Mais pas du Pentagone. J’imagine que c’est l’endroit le plus protégé des USA, or la seule camera qu’on nous propose est la même qui a filmé le Bigfoot.
Quant aux tours, la possibilité de disposer à volonté d'images exceptionelles conforte à chaque visionnage mon sentiment d'un "bug". Je comprends pas comment des trucs aussi gigantesques peuvent tomber en chute libre. Il y a même une troisième tour qui est tombée derrière, toujours en chute libre. Je veux bien admettre que le choc énorme d’un avion puisse détruire la tour, quitte, pourquoi pas, à la faire s’écrouler. Après tout, c’est la première fois qu’on voit ça, je suis prêt à croire n'importe quoi, à condition qu'on me prenne pas pour un con, ou bien qu'on m'explique bien. Comment expliquer une chute libre de quelques secondes ?! Une chute en plusieurs étapes, non linéaire, faisant des dégâts autour, marquant des temps d’arrêt inégaux, ça ressemblerait plus à une chute non contrôlée, et serait tout à fait acceptable.
Mon scepticisme peut accepter l’exception, sur une tour, mais pas sur deux, ni trois. Le hasard, le chaos, la nature, c’est pas un truc aussi linéaire et parfait. Et si c'est le cas il faut nous expliquer, nous démontrer comment ça s'est passé. Et pas nous laisser plantés la avec cette image de berger dans sa grotte, qui, d'ailleurs, depuis le 11 septembre, n'a rien fait d'autre de sa vie. Il semble se terrer dans la même planque que les mystérieuses armes de destructions massives irakiennes.

Au fur et à mesure je commence à accepter, en gardant les yeux ouverts, que c’est de la démolition contrôlée, un évènement prémédité, organisé minutieusement. Qu'on a laissé faire, ou filé un coup de main. Je sais pas comment, je sais pas qui, mais mes sens, ma raison, mon esprit critique, après tout ce temps d'assimilation et de réflexion, ne sont pas d'accord avec les faits présentés, les images, les actions et réactions, conjugués avec la mauvaise volonté et l'agressivité du gouvernement américain.
C’est pas tant les évènements, qui font douter de la version officielle du 11 septembre, mais aussi la réaction, les comportements qui ont suivi. Le silence assourdissant face aux accusations, et les réponses en forme d’attaque absurdes. Le « qui ne dit mot consent » sur certains sujets, entremêlé avec « il n’y a que la vérité qui blesse » sur d'autres points.
L’enquête est super bâclée, les enregistrements du pentagone ne sont pas montrés. Et puis il y a cette arrogance, cette façon d’attaquer, d’accuser ceux qui ne sont pas d’accord de traitrises, et faire du patriotisme à outrance. Comme pour détourner l'attention. De réclamer les corps des soldats américains enterrés en France, de renommer les frites en " freedom fries ". Pendant ce temps, ils ne répondent pas aux principales interrogations soulevées par l'enquête baclée.

Je suis prêt à tout accepter, du moment qu'on ne nous prend pas pour des imbéciles. Si un proche parent mourrait dans des circonstances à 99% claires, on donnerait tous notre maximum pour débusquer les 1% restant. Ce 1%, je l'ai cherché, en vain, des années durant sur internet. Au lieu de ça, j'y ai trouvé de quoi remettre en question les 99 autres, à condition de faire un travail de tri méthodique et minutieux, de garder son sens critique en éveil. Car sur les mêmes sites internet, on trouve Bigfoot et les théories alternatives du 11 septembre. E.T et Tesla. Les Ummos et les arnaques de la banque centrale américaine. C’est comme si à chaque fois qu’une personne disait quelque chose d’intéressant, on envoie vite quelqu’un se placer devant et chanter faux à tue-tête. Comme si, surpris d'être révélés par ce nouveau support de communication et d'investigation, les coupables innondaient la toile de leurres toujours plus improbables.
Il faut, en prenant un certain recul, accepter qu’au 21e siècle, les données et les informations dont nous disposons ne sont plus les mêmes. Ne pas refaire le procès de Galilée. Le scepticisme, la remise en question systématique, c'est la clé de la vérité. Il n’y a que ça pour combattre l’orgueil et la bêtise humaine.

6.8.04

Comme un boomerang

La France se crash. Elle tombe en flammes. Depuis 4 ou 5 ans je dirais. Aujourd’hui, on peut tous dire sans exagérer que l’on vit dans un pays de merde, avec des gens qui ont tendance à se transformer en connards finis. Les pauvres sont poussés aux portes de Paris, priés de travailler plus, de dépenser plus, pour moins qu'avant. Les riches sont de plus en plus riches, et échappent aux galères que récupèrent les pauvres. Grace à d’ingénieux stratagèmes, les riches arrivent à ne pas perdre d’argent, et même à en gagner, en faisant des économies, sur le dos des pauvres. Les cadres de ma boite ont sabré le champagne car ils ont eu une excellente prime, grâce aux économies faites sur le budget, à savoir les primes et salaires des employés, majoritairement smicards. On a rien eu, alors qu’on a bossé deux fois plus que l’année dernière. Mon quartier devient une espèce de repaire à racailles, à savoir les nouveaux riches, les jeunes cons bourrés de thunes qui font semblant d’être pauvres. Des bourges qui assument que dalle. Des maitres du monde élevés à la 68-arde.

Tous les vieux rads du coin font place à des restos branchés, à savoir faussement typiques, comme tous les gens qui les peuplent : ils ont l’air pauvres, mais ils sont plein aux as. C’est de la bière de garde, mais on la paye 6 euros le demi. Ils se cachent, ils ont honte, mais la conscience est sauve… semble t-il. Les trous de leur jeans sont faits à l’usine, et ils sont en série limités. Leurs tongs sont en croco. Les « bobos ». J’aime pas ce mot, mais pourtant c’est un fait. J’aime pas ce mot car il regroupe beaucoup de gens différents, de plus ou moins bonne volonté. Je suis un bobo. Moi non plus j’ai pas spécialement envie d’être pauvre. J’essaye de me payer des trucs qui me plaisent et je ne cherche pas à me donner bonne conscience. Mais je ne crache pas sur la pauvreté. Et je ne vise pas la richesse de manière honteuse. Et puis il y en a qui sont très riches, qui ont des exigences de riches, des pratiques de riches, une mentalité de riche, mais qui ont bonne conscience car ils ont un look ambiguë, qu’ils aiment la musique d’auteur, les créateurs authentiques, les restaux typiques. Desfois on a l'impression qu'ils se forcent d'ailleurs, comme si c'était une tentative de survie de leur sens de la moralité. Ils s’habillent comme des pauvres, mais ils sont bel et bien riches, et en ont les mêmes exigences, les mêmes caprices, et causent les mêmes dégâts. J’aime pas faire des généralités. C’est nul. Mais ce quartier, qui autrefois était le mien, m’échappe, et m’énerve à mesure qu'il devient un lieu faussement typique, branché à la con. A la fin de mon bail, mon loyer va doubler et je devrai partir. J’irai en banlieue, très loin. Mais putain, moi je suis né à Paris, et j’aime Paris. Et je connais ce quartier, j’ai fait ce quartier comme beaucoup d’autres. J’ai arpenté ses avenues, ait aimé tous ces lieux, à toutes heures, à tous les âges. J’ai hanté tous les grecs, les rads, les pubs. J’ai accueilli, encouragé tous les nouveaux restos, commerçants, du moins tous ceux qui ne se foutaient pas de la gueule de mon portefeuille. Aujourd’hui tous les nouveaux lieux « hype » du coin sont inabordables. Et les gens qui y vont, y rentrent, y claquent je sais pas combien, et repartent l’air de rien. Ils ne payent pas de mine. Ils sont riches mais quelque part, ils en ont honte. Ils se cachent et restent entre eux. Je déteste ça. Je préfère les vrais riches, au moins eux on les reconnaît. Ils copulent entre eux aussi d’ailleurs. Cette société vit sous forme de castes. Les riches avec les riches. Les stars avec les stars. Les bobos avec les bobos. Les pauvres avec ce qu’ils peuvent.

Y’a un truc que tous ces cons oublient, alors même qu’ils applaudissent le feu d’artifice du 14 juillet. En France, on ne nous la fait pas. Même si ce pays descend en flammes, même si l’antéchrist arrive au pouvoir, tôt ou tard, le peuple réagit. C’est pourtant pas compliqué. Tend un élastique, de plus en plus fort. De deux choses l’une : soit il claque, soit il te revient dans la gueule. Les riches tendent l’élastique. Soit ils vont faire claquer le monde, soit il va leur revenir dans la gueule. La télé est de plus en plus abrutie aussi. Et de plus en plus abrutissante. On exploite la moindre histoire, pour vous faire croire que c’est la terreur dans les rues. Les ministres ont le droit de se défendre au vingt heures, ont tribunes publiques pour régler leurs « affaires ». J’en peux plus de ces gens-là. J’en peux plus des connards.
Sont-ils vraiment des connards ? ou juste des processus involontaires de connardise, visant à mettre en valeur l’anti connardise ? Est ce qu’il aurait pu y avoir une alternative ? La France aurait elle pu ne pas descendre en flammes, les bobos ne jamais venir dans le 18e ? Avons nous un quelquonque choix, une quelconque maitrise, tout au long de notre vie ? La vie est elle écrite ? Est elle jouée d’avance ?
Putain j'ai mal au crâne.