Putain j’ai eu droit au journal de minuit. On y apprend que la Corée du nord détient l’arme nucléaire, et que les USA flippent. On y apprend que des tarés sont sur le point de commettre des attentats. On y apprend que l’armée israélienne a tiré dans la foule palestinienne. On y apprend toute sorte de choses horribles, inhumaines.
Inhumain ? Et si c’était humain ? Et si on avait des définitions erronées de certains mots ? Et si "se comporter en animal" était en fait une bonne chose ? Que croyez vous qu’un enfant, qu’un adolescent, se dise quand il se rend compte que toute sorte de choses qu’on lui apprend sont incohérentes. Que croyez vous qu’il pense ? Dans sa tête se crée des conflits de définitions, des conflits d’idées. Toutes sortes de questions qui restent sans réponse et qui contribuent à nous détacher progressivement de la réalité de ce monde. Peu à peu, notre esprit intègre une forme d’irréalité de notre mode de vie, au sein duquel, on voit, pendant le journal télévisé, des milliers de morts, suivis des "bons plans du week-end à paris", sans aucune transition. MAIS MERDE. Encore une fois, la présentatrice passe du noir au blanc, elle maitrise l’indifférence comme personne. Comme tout le monde.
Le gamin devant la télé est stupéfait. Mais en voyant ses parents ne rien dire, il trouve ça normal. Au diable ces millions de morts, place à la fête ce week-end à paris. Mais tiens, pourquoi se scandalisent-t-ils des attentats du 11 septembre ? ah non, une heure après tout rentre dans l'ordre ils se prélassent devant le patinage artistique. On lave son cerveau en famille.
Pourquoi tant d’ignorance ? pourquoi cette indifférence ? pourquoi ce voile géant qui couvre les yeux des gens ? ils sont tantôt endormis, tantôt énervés, mais jamais dans la durée. Tout inconfort, toute situation "inhumaine" finit toujours par être assimilée. Comme si un "à quoi bon" général était susurré à nos oreilles et accepté par la communauté.
Les gens oublient, et assimilent l’indifférence comme mode de fonctionnement. On crée un placard "question sans réponses" et on étiquette des zones "précisions inutiles", au sein de notre esprit. Car sans ça, on ne peut pas vivre sereinement. On compartimente notre pensée, comme n’importe quel tueur en série. Des psychopathes qu’on finit par admirer, et qui deviennent phénomènes de société. Pourquoi ? Parce qu’ils sont nous. Notre prolongement, notre limite. Nos modèles inavoués. On semble fasciné par la négation de l’autre au sein d’une vie normale et insoupçonnable, puisque c’est le monde de fonctionnement que nous adoptons tous jour après jour, dans notre travail, dans notre societé, dans notre environnement. On se dit exemplaires, démocrates, nourris de bonnes intentions, mais nous vivons un monde de concurrence, de mensonges, de trahisons, d'exploitation, d'appauvrissement et d'anéantissement de notre milieu. Sous couvert de "monde libre" et de "création de richesse".
Tout ça est toléré, acquis, parfois même souhaité. Nous n'y pensons plus, en dehors de nos épisodes dépressifs et nos mystérieux maux "psychosomatiques" que l'on cache à coups de médocs. Quand le cadavre se réveille d'outre-tombe et lance à cri dont l'écho traverse difficillement les compartiements de notre conscience.
La fascination pour les psychopathes est une certaine fascination pour des modèles, des fantasmes. Ils expriment nos pulsions les plus refoulés. On rêve de tuer comme on rêve de crever l’abcès de nos doutes. Il faut laisser le pus remplir tout son esprit, et presser fort pour qu'il s'expulse violemment.
Un jour, quelqu'un pressera le bouton rouge, en proie à l'ultime pulsion destructrice du genre humain. Faut-il qu’on appuie dessus pour qu’enfin les hommes se réveillent ? Faut-il en arriver jusque là ? Pourquoi sommes-nous tous si égoïstes ? On pense à sa voiture, à son crédit, à ses vacances… Quelles sont les vraies valeurs de la vie ? C’est ça ? Vous pensez qu’il suffit d’aller à l’église tous les dimanches pour se racheter ? Vous pensez qu’il suffit de dire qu’on croit à tel ou tel chose pour s’acheter une bonne conduite ? Vous pensez qu’il suffit de donner 20 centimes au sdf du métro ? Vous pensez qu’il suffit de composer le 3637 le soir du téléthon ?
Pour vivre, il faut ne pas céder à ses convictions. Vivre jusqu’au bout des choses, vivre dans le réel. Même si c’est douloureux. Même si la dépression nous submerge. Il faut la dépasser. Ne pas la combler, la divertir, puis l’enfermer dans un compartiment, qui tôt ou tard finira par hurler en vous. Vous vous sentez vivants ? vous trouvez le journal télévisé réel ? On passe du noir au blanc, on pense blanc en disant noir, et inversement... Tous ces conflits de définitions, toutes ces questions sans réponses…
Nous avons adopté un mode de vie qui nous échappe complètement mais dont il nous est trop difficile de réfléchir à son changement. Pourtant il nous oppresse, il nous malmène. Et dans certains pays, il nous torture, nous affame ou nous tue. Mais nous croyons aux contes de fées. Au fait que nous œuvrons pour le bien. Nous vivons dans 2+2=5, mais nous avons rangé le 1 manquant dans un compartiment. Le reconnaitre, c’est accepter ce que nous renions. C’est remettre en cause nos croyances et notre muraille d’orgueil. C'est remettre en cause notre existence. Et ça, aucun être vivant n'est prêt à le faire.
En participant activement à cette chose, vous êtes un éclopé, un dit-oui pense-non. Etre en contradiction avec son âme, c’est une mort de tous les jours. Petit à petit on nous habitue à vivre l’horreur. Petit à petit, l’horreur devient naturelle. Tant de siècles de guerres. Jusqu’à son apogée en 1939. On a compris, plus jamais ça qu’on nous disait. Ca a recommencé en Yougoslavie, au Rwanda, c’est déjà oublié, de toute façon c’est chez les pauvres, ça nous choque moins que deux tours à New York. Au Vietnam, les forces du bien ont massacré femmes et enfants au vu et au su de tous. Ca recommencera bientôt, alors que Bush souhaite sa guerre en Irak. Des morts en Palestine ? c’est bon, on a l’habitude. Plus rien ne nous étonne. Alors il faut que les autres se dépassent pour étonner les gens. Qu’ils voient en grand, qu’ils plantent 4 avions simultanément sur des buildings. Pas mal, mais on oublie presque la forme hallucinante de cet acte impossible, on croit à tout ce qu’on nous dit les yeux fermés, et finalement cet évènement incroyable rentre dans le domaine de l’anodin. Il devient l'élément fondateur de notre de notre acceptation passive des évènements qui nous dépassent et nous terrorisent.
Alors quoi ensuite ? Vous en voulez plus ? Vous n’êtes toujours pas convaincus ? Vous voulez une bombe atomique ? 2 peut être ? 3 ? 10 ? 100 ? Il faut que vous sentiez la chaire de votre gosse bruler dans vos bras pour y croire ?
Tu m’étonnes que les terroristes pètent les plombs. Ils se cassent le cul à inventer des attentats toujours plus spectaculaires, et nous on applaudit, on en redemande. C’est un cauchemar.
Nous sommes tous des terroristes. Assis devant notre télévision, à regarder des gens souffrir, puis les oublier en mangeant notre paquet de chips, en les oubliant, eux, nous sommes des terroristes. Le plus salaud des terroristes de l’indifférence. On oublie que leur misère est directement reliée à notre façon de vivre. Mais on ne veut pas le croire. On veut l’ignorer. Sinon toute forme de volonté d’existence serait impossible.
Je suis contre toute forme de terrorisme. Mais si je devais n’en supprimer qu’une, ce serait celle-ci. Car cela mettrait fin à aux autres, l’inverse n’étant pas possible.
Les terroristes prennent généralement la religion comme prétexte. Car ils sont à mille lieues de penser que même il y a des milliers d’années les hommes racontaient des conneries. Car ils faut s'accrocher à quelque chose. Car malheureusement il n’y a que ça pour rassembler les gens, des gens qui ne savent plus penser par eux mêmes. Car on se sent moins seul quand on sait que Dieu en personne est avec nous. Si on y réfléchit bien, nous faisons la même chose. Nous croyons en Dieu, et bénissons nos repas. Dieu nous pardonne et nous comprend, encourage notre inaction et notre foi. Notre foi est notre ignorance. Notre facilité, notre refus de réfléchir et d’agir. Notre plus grand pêché est de nous croire si pieux. La foi, c'est notre péché d’orgueil et de paresse. Sans compter les autres qui meublent nos vies exemplaires. Ils nous mènent droit en enfer alors que nous les prenons à témoin chaque jour.
En écrivant je fais comme ces assassins insoupçonnables qui mettent violemment à exécution leurs pulsions. En écrivant je me vide de toute cette merde infecte qui rend mon esprit si confus. En écrivant je suis une pulsion, un désir de vie refoulé. Et après coup j'ai honte, je ne me reconnais pas. Je suis empli de dégout à la vue de cette matière dégoulinante qui s'accumule en moi depuis si longtemps et qui se révèle maintenant à ma conscience en s'étalant sur une feuille.
J’écris comme on crève un abcès. J’écris comme on perce un furoncle purullant qui s’est rempli des années durant. Je ne trouverai la sérénité qu’en ayant identifié ce qui m’infecte. Ce qui m’affecte. Ce qui me débecte.
Inhumain ? Et si c’était humain ? Et si on avait des définitions erronées de certains mots ? Et si "se comporter en animal" était en fait une bonne chose ? Que croyez vous qu’un enfant, qu’un adolescent, se dise quand il se rend compte que toute sorte de choses qu’on lui apprend sont incohérentes. Que croyez vous qu’il pense ? Dans sa tête se crée des conflits de définitions, des conflits d’idées. Toutes sortes de questions qui restent sans réponse et qui contribuent à nous détacher progressivement de la réalité de ce monde. Peu à peu, notre esprit intègre une forme d’irréalité de notre mode de vie, au sein duquel, on voit, pendant le journal télévisé, des milliers de morts, suivis des "bons plans du week-end à paris", sans aucune transition. MAIS MERDE. Encore une fois, la présentatrice passe du noir au blanc, elle maitrise l’indifférence comme personne. Comme tout le monde.
Le gamin devant la télé est stupéfait. Mais en voyant ses parents ne rien dire, il trouve ça normal. Au diable ces millions de morts, place à la fête ce week-end à paris. Mais tiens, pourquoi se scandalisent-t-ils des attentats du 11 septembre ? ah non, une heure après tout rentre dans l'ordre ils se prélassent devant le patinage artistique. On lave son cerveau en famille.
Pourquoi tant d’ignorance ? pourquoi cette indifférence ? pourquoi ce voile géant qui couvre les yeux des gens ? ils sont tantôt endormis, tantôt énervés, mais jamais dans la durée. Tout inconfort, toute situation "inhumaine" finit toujours par être assimilée. Comme si un "à quoi bon" général était susurré à nos oreilles et accepté par la communauté.
Les gens oublient, et assimilent l’indifférence comme mode de fonctionnement. On crée un placard "question sans réponses" et on étiquette des zones "précisions inutiles", au sein de notre esprit. Car sans ça, on ne peut pas vivre sereinement. On compartimente notre pensée, comme n’importe quel tueur en série. Des psychopathes qu’on finit par admirer, et qui deviennent phénomènes de société. Pourquoi ? Parce qu’ils sont nous. Notre prolongement, notre limite. Nos modèles inavoués. On semble fasciné par la négation de l’autre au sein d’une vie normale et insoupçonnable, puisque c’est le monde de fonctionnement que nous adoptons tous jour après jour, dans notre travail, dans notre societé, dans notre environnement. On se dit exemplaires, démocrates, nourris de bonnes intentions, mais nous vivons un monde de concurrence, de mensonges, de trahisons, d'exploitation, d'appauvrissement et d'anéantissement de notre milieu. Sous couvert de "monde libre" et de "création de richesse".
Tout ça est toléré, acquis, parfois même souhaité. Nous n'y pensons plus, en dehors de nos épisodes dépressifs et nos mystérieux maux "psychosomatiques" que l'on cache à coups de médocs. Quand le cadavre se réveille d'outre-tombe et lance à cri dont l'écho traverse difficillement les compartiements de notre conscience.
La fascination pour les psychopathes est une certaine fascination pour des modèles, des fantasmes. Ils expriment nos pulsions les plus refoulés. On rêve de tuer comme on rêve de crever l’abcès de nos doutes. Il faut laisser le pus remplir tout son esprit, et presser fort pour qu'il s'expulse violemment.
Un jour, quelqu'un pressera le bouton rouge, en proie à l'ultime pulsion destructrice du genre humain. Faut-il qu’on appuie dessus pour qu’enfin les hommes se réveillent ? Faut-il en arriver jusque là ? Pourquoi sommes-nous tous si égoïstes ? On pense à sa voiture, à son crédit, à ses vacances… Quelles sont les vraies valeurs de la vie ? C’est ça ? Vous pensez qu’il suffit d’aller à l’église tous les dimanches pour se racheter ? Vous pensez qu’il suffit de dire qu’on croit à tel ou tel chose pour s’acheter une bonne conduite ? Vous pensez qu’il suffit de donner 20 centimes au sdf du métro ? Vous pensez qu’il suffit de composer le 3637 le soir du téléthon ?
Pour vivre, il faut ne pas céder à ses convictions. Vivre jusqu’au bout des choses, vivre dans le réel. Même si c’est douloureux. Même si la dépression nous submerge. Il faut la dépasser. Ne pas la combler, la divertir, puis l’enfermer dans un compartiment, qui tôt ou tard finira par hurler en vous. Vous vous sentez vivants ? vous trouvez le journal télévisé réel ? On passe du noir au blanc, on pense blanc en disant noir, et inversement... Tous ces conflits de définitions, toutes ces questions sans réponses…
Nous avons adopté un mode de vie qui nous échappe complètement mais dont il nous est trop difficile de réfléchir à son changement. Pourtant il nous oppresse, il nous malmène. Et dans certains pays, il nous torture, nous affame ou nous tue. Mais nous croyons aux contes de fées. Au fait que nous œuvrons pour le bien. Nous vivons dans 2+2=5, mais nous avons rangé le 1 manquant dans un compartiment. Le reconnaitre, c’est accepter ce que nous renions. C’est remettre en cause nos croyances et notre muraille d’orgueil. C'est remettre en cause notre existence. Et ça, aucun être vivant n'est prêt à le faire.
En participant activement à cette chose, vous êtes un éclopé, un dit-oui pense-non. Etre en contradiction avec son âme, c’est une mort de tous les jours. Petit à petit on nous habitue à vivre l’horreur. Petit à petit, l’horreur devient naturelle. Tant de siècles de guerres. Jusqu’à son apogée en 1939. On a compris, plus jamais ça qu’on nous disait. Ca a recommencé en Yougoslavie, au Rwanda, c’est déjà oublié, de toute façon c’est chez les pauvres, ça nous choque moins que deux tours à New York. Au Vietnam, les forces du bien ont massacré femmes et enfants au vu et au su de tous. Ca recommencera bientôt, alors que Bush souhaite sa guerre en Irak. Des morts en Palestine ? c’est bon, on a l’habitude. Plus rien ne nous étonne. Alors il faut que les autres se dépassent pour étonner les gens. Qu’ils voient en grand, qu’ils plantent 4 avions simultanément sur des buildings. Pas mal, mais on oublie presque la forme hallucinante de cet acte impossible, on croit à tout ce qu’on nous dit les yeux fermés, et finalement cet évènement incroyable rentre dans le domaine de l’anodin. Il devient l'élément fondateur de notre de notre acceptation passive des évènements qui nous dépassent et nous terrorisent.
Alors quoi ensuite ? Vous en voulez plus ? Vous n’êtes toujours pas convaincus ? Vous voulez une bombe atomique ? 2 peut être ? 3 ? 10 ? 100 ? Il faut que vous sentiez la chaire de votre gosse bruler dans vos bras pour y croire ?
Tu m’étonnes que les terroristes pètent les plombs. Ils se cassent le cul à inventer des attentats toujours plus spectaculaires, et nous on applaudit, on en redemande. C’est un cauchemar.
Nous sommes tous des terroristes. Assis devant notre télévision, à regarder des gens souffrir, puis les oublier en mangeant notre paquet de chips, en les oubliant, eux, nous sommes des terroristes. Le plus salaud des terroristes de l’indifférence. On oublie que leur misère est directement reliée à notre façon de vivre. Mais on ne veut pas le croire. On veut l’ignorer. Sinon toute forme de volonté d’existence serait impossible.
Je suis contre toute forme de terrorisme. Mais si je devais n’en supprimer qu’une, ce serait celle-ci. Car cela mettrait fin à aux autres, l’inverse n’étant pas possible.
Les terroristes prennent généralement la religion comme prétexte. Car ils sont à mille lieues de penser que même il y a des milliers d’années les hommes racontaient des conneries. Car ils faut s'accrocher à quelque chose. Car malheureusement il n’y a que ça pour rassembler les gens, des gens qui ne savent plus penser par eux mêmes. Car on se sent moins seul quand on sait que Dieu en personne est avec nous. Si on y réfléchit bien, nous faisons la même chose. Nous croyons en Dieu, et bénissons nos repas. Dieu nous pardonne et nous comprend, encourage notre inaction et notre foi. Notre foi est notre ignorance. Notre facilité, notre refus de réfléchir et d’agir. Notre plus grand pêché est de nous croire si pieux. La foi, c'est notre péché d’orgueil et de paresse. Sans compter les autres qui meublent nos vies exemplaires. Ils nous mènent droit en enfer alors que nous les prenons à témoin chaque jour.
En écrivant je fais comme ces assassins insoupçonnables qui mettent violemment à exécution leurs pulsions. En écrivant je me vide de toute cette merde infecte qui rend mon esprit si confus. En écrivant je suis une pulsion, un désir de vie refoulé. Et après coup j'ai honte, je ne me reconnais pas. Je suis empli de dégout à la vue de cette matière dégoulinante qui s'accumule en moi depuis si longtemps et qui se révèle maintenant à ma conscience en s'étalant sur une feuille.
J’écris comme on crève un abcès. J’écris comme on perce un furoncle purullant qui s’est rempli des années durant. Je ne trouverai la sérénité qu’en ayant identifié ce qui m’infecte. Ce qui m’affecte. Ce qui me débecte.